Bac 2017 mention couacs : des dysfonctionnements « Inadmissibles »

« Inadmissibles », c’est le mot utilisé par les chefs d’établissement pour qualifier les dysfonctionnements en série qui touchent cette année les épreuves du baccalauréat.

Crédit photo : Le Parisien
Crédit photo : Le Parisien

    Ils ne seront en vacances que ce soir, un jour plus tard que prévu. Cet après-midi, près de 18 000 candidats repassent leur épreuve d’espagnol, annulée lundi à cause d’une grosse erreur : le sujet qui leur a été proposé à l’examen, en début de semaine, avait déjà été donné à la session de septembre du bac 2016.

    Négligence dans le choix des exercices ?

    Une enquête est ouverte, en interne, au ministère de l’Education nationale. Une de plus : depuis leur ouverture le 15 juin, les écrits ont été marqués par une série de couacs,

    « inadmissibles », selon le principal syndicat des chefs d’établissements (SNPDEN-Unsa) qui, hier, est monté au créneau pour réclamer une réforme de l’examen.

    Est-ce le fait du nombre record de candidats, en augmentation de 3 % par rapport à l'an dernier ? « Nous n'avons jamais eu autant d'alertes sur nos messageries que cette année, pour nous demander d'imprimer in extremis des sujets de secours ou pour faire rectifier des erreurs dans les énoncés », affirme Pascal Bolloré, secrétaire général adjoint du SNPDEN, et proviseur dans le Val-de-Marne. Philosophie en série technologique, sciences économiques et sociales (SES) pour les terminales ES, littérature en filière L… Au total, le ministère de l'Education nationale reconnaît six recours aux sujets de secours, cette année, ainsi que « quinze rectificatifs » apportés aux énoncés. « C'est moins que l'an dernier, où les sujets de secours ont été utilisés onze fois », assure la Rue de Grenelle, tout en refusant de communiquer la liste des épreuves concernées ou de préciser les conditions dans lesquelles les sujets ont été modifiés. « Décider de prendre le sujet de secours un mois avant les épreuves, ce n'est pas du tout la même chose que le matin même ! » s'exclame Pascal Bolloré.

    Des sujets choisis avec « légèreté »

    Au Snes, le syndicat majoritaire des enseignants du second degré, pourtant attaché à l'examen, on déplore aussi « la légèreté avec laquelle ont été choisis certains sujets ». En histoire-géographie, les élèves de filière médico-sociale (ST2S) se sont vu proposer deux exercices presque identiques à ceux de l'an dernier : « l'Algérie de 1954 à 1962 » et un texte de Léopold Sédar Senghor.

    Dans l'envers du décor des épreuves, la machine s'est aussi grippée par endroits. « En histoire-géographie, à Paris, des enseignants n'ont jamais reçu leur convocation aux réunions d'harmonisation, qui permettent de définir les consignes de correction », pointe Claire Guéville, du Snes. D'autres problèmes pourraient advenir au moment de la saisie des notes, la semaine prochaine : en philosophie, avec un nombre record de sujets à corriger, certains craignent de ne pas arriver au bout de leur tas de copies dans les délais.

    Christel Brigaudeau

    Odélia, 17 ans, a dû plancher sur une matière inconnue

    La scène a tout du mauvais rêve : plancher sur une épreuve de quatre heures, de coefficient 6, dans une matière totalement inconnue. C'est ce qui est arrivé hier après-midi à Odelia S., 17 ans, scolarisée au lycée Beth-Israël d'Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Au moment des inscriptions, en novembre, l'un des encadrants de son établissement coche par erreur sur le site Internet dédié la case sciences de l'ingénieur (SCI) au lieu de sciences de la vie et de la terre (SVT). Peu de temps après, la version papier des souhaits parvient à la famille qui confirme ce choix. « Par méconnaissance, en aucun cas par convenance », précise avec amertume le père d'Odelia. « J'ai joint le service interacadémique des examens et des concours, le Siec, qui m'a répondu qu'il était impossible de modifier le dossier », déplore-t-il.

    La famille a saisi le tribunal administratif, mais le recours a été rejeté. Odelia n’a pas eu d’autre choix que de passer l’épreuve à laquelle elle n’était pas préparée

    . Quelle conséquence pour l’obtention de son bac ? Elle le saura le 5 juillet. Sollicités hier, ni son lycée et ni le Siec n’ont souhaité répondre à nos questions.

    Jérôme Sage

    => A lire aussi : Examen du concours de médecine : incidents à répétition sur les sujets

    Les couacs à répétition ne concernent pas que le bac. Près de 9 000 étudiants en 6 e année de médecine ont été contraints de repasser, hier, deux épreuves d’internat initialement programmées lundi et mercredi.

    Christel Brigodeau

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