Comment devenir commissaire aux comptes

Les comités d’entreprise qui répondent à certaines conditions devront, dès 2015, faire certifier leurs comptes par un commissaire aux comptes. Une nouvelle tâche et un champ de compétences qui ne cesse de s’élargir pour ces professionnels.

Sarkis CANLI, 36 ans, collaborateur du cabinet ACA, Paris (VIII e)
Sarkis CANLI, 36 ans, collaborateur du cabinet ACA, Paris (VIII e)

    Après les associations, les syndicats, les hôpitaux… les comités d’entreprise qui répondent à certaines conditions devront, dès 2015, faire certifier leurs comptes par un commissaire aux comptes.

    Pour ces professionnels, dont le rôle est de vérifier et de certifier les comptes de certaines entités définies par la loi, c’est donc une nouvelle tâche et leur champ de compétences ne cesse de s’élargir.

    « A côté des SA (sociétés anonymes), de certaines SARL (sociétés à responsabilité limitée), il y a eu les associations, les syndicats, mais aussi les hôpitaux et les universités, ajoute Patrick Rolland, président de la Compagnie des commissaires aux comptes de Versailles (Yvelines). Nous avons donc besoin de compétences complémentaires, d’autant que nous devons maintenant certifier des données extra-financières comme les données environnementales. »

    La formation pour devenir commissaire aux comptes

    Cette évolution de la profession s’accompagne de changements dans l’obtention du certificat d’aptitude aux fonctions de commissaire aux comptes (Cafcac) nécessaire pour exercer.

    Une réforme entrée en vigueur en 2013 ouvre désormais le métier aux titulaires d’un master 2 quel qu’il soit, dès lors que sont validées au moins quatre des sept épreuves du diplôme supérieur de comptabilité et gestion (DSCG). Dans le cas contraire, les candidats peuvent s’inscrire à un certificat préparatoire au Cafcac.

    « Les épreuves du certificat préparatoire sont tout à fait accessibles à des étudiants titulaires d’un master 2 »,

    précise Emmanuel Cordier, chargé de la commission pour l’attractivité de la profession auprès des jeunes pour la Compagnie nationale des commissaires aux comptes. « Les épreuves sont en mars, cela laisse le temps entre l’obtention du master 2 en juin ou septembre et le jour de l’examen. »

    Ainsi, la Compagnie cherche à faire connaître le métier à de nouveaux publics. « Nous menons des campagnes dans les lycées et les universités. Notre profession offre de nombreux débouchés mais reste méconnue. Cela peut être une perspective intéressante pour des étudiants en droit ou des ingénieurs qui ne sont pas encore sûrs de leur choix professionnel », ajoute Emmanuel Cordier.

    La rémunération d'un commissaire aux comptes

    D’autant plus que si les responsabilités sont importantes, la rémunération est conséquente.

    « Un débutant généraliste est embauché autour de 30 000 € brut par an mais, avec le diplôme, les salaires peuvent atteindre 100 000 € par an », détaille Patrick Rolland.

    Si la réforme poursuit le but d’augmenter les candidatures possibles, cette voie d’accès aux fonctions reste assez marginale. Une seule session est organisée chaque année, avec un taux de réussite qui tourne autour de 30 % et un nombre d’admis souvent inférieur à 30. « Mais avec la nouvelle formule notre objectif est d’atteindre les 100 % », ajoute Emmanuel Cordier.

    La voie naturelle d’accès à la profession demeure celle de l’expertise comptable,

    puisque tout titulaire du diplôme d’expert-comptable peut demander à être inscrit à la Compagnie des commissaires aux comptes et à l’ordre des experts-comptables. Et les lauréats sont plus nombreux avec près d’un millier de nouveaux experts-comptables chaque année. Dans tous les cas, l’accès à la profession est une mission de longue haleine et se fait en huit ans minimum et souvent plus. Cependant, le stage de trois ans, obligatoire à l’issue du DSCG, est rémunéré et le stagiaire est un salarié. Mais les deux professions se distinguent néanmoins : la première est sous l’autorité de tutelle de Bercy, alors que la seconde dépend de la chancellerie.

    TEMOIN

    « Pour en arriver là, la route a été longue », Sarkis CANLI, 36 ans, collaborateur du cabinet ACA, Paris (VIII e)

    Pour Sarkis Canli, l’obtention du diplôme d’expertise comptable est toute fraîche, puisqu’il a eu les résultats en janvier dernier. Il n’est d’ailleurs pas encore inscrit à l’ordre des experts-comptables ni à la Compagnie des commissaires aux comptes. « Il faut faire la demande, ce n’est pas automatique », explique-t-il. Pour le moment, il prend le temps de réfléchir à ses projets, probablement une association dans un cabinet réalisant des missions d’expertise comptable et d’audit.

    « Pour en arriver là, la route a été longue »,

    raconte Sarkis. C’est en 2001 qu’il a obtenu le diplôme donnant accès au stage. « A l’époque, c’était le diplôme d’études supérieures comptables et financières (DESCF) qui correspond au DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et gestion) d’aujourd’hui, détaille-t-il. J’ai commencé à effectuer mon stage à Nice (Alpes-Maritimes), puis je suis venu à Paris en 2006. En 2007, j’aurais pu passer le diplôme d’expertise comptable, mais je n’avais pas pu valider mon mémoire. »

    Il faut dire que les conditions du stage sont particulièrement encadrées : « Nous devons rendre des rapports réguliers dont un sera le sujet de notre mémoire.

    Le contrôleur de stage, qui dépend de l’ordre, peut refuser le sujet du mémoire ou demander des modifications du plan. C’est ce qui m’est arrivé. » Les stagiaires doivent également suivre des journées de formation obligatoires, environ 4 ou 5 par an, et le maître de stage envoie chaque année un rapport à l’ordre pour attester ou non du sérieux du candidat. A l’issue de la période, le stagiaire reçoit une attestation qui lui permet enfin de s’inscrire au diplôme final d’expert-comptable.

    Pour Sarkis, l’expérience dans le cabinet ACA a été concluante.

    Au-delà des chiffres, il apprécie le rapport avec les clients, son rôle de conseil et la diversité des entreprises.

    « Je suis intervenu notamment sur une société qui avait moins de 40 salariés au départ et qui a connu une croissance régulière. Aujourd’hui, les effectifs sont à plus de 100, ce n’est plus du tout la même chose. » Embauché avec un salaire de 39 000 € brut annuel, il est aujourd’hui payé 60 000 € brut annuel, une progression en rapport avec son investissement.

    EN SAVOIR PLUS

    À LIRE

    « Gestion, comptabilité et ressources humaines »,

    Onisep, collection Parcours, juin 2013, 224 pages. 12 €.

    « Métiers comptables, métiers d’avenir : formations, parcours, emplois »,

    par Anne Gateff. Ed. ECM. Février 2013, 140 pages. 10 €.

    À VISITER

    Le site créé par la Compagnie nationale des commissaires aux comptes :

    www.devenirauditeurlegal.fr.

    Le site de l’Association nationale des experts-comptables et commissaires aux comptes stagiaires (Anecs) :

    www.anecs.org.

    Le site du Club des jeunes experts-comptables et commissaires aux comptes

    (CJEC).

    www.cjec.org

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    Montpellier Business School
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