Covid-19 : une partie des lycées réduisent leurs capacités d'accueil

Un protocole sanitaire renforcé pourra être mis en oeuvre ce lundi dans les lycées pour limiter les rapprochements entre élèves - selon les volontés des chefs d'établissements.

Covid-19 : une partie des lycées réduisent leurs capacités d'accueil

    Par Christel Brigaudeau

    A qui le tour ?

    Après les étudiants, reconfinés depuis début novembre, voici que leurs petits frères et sœurs s'apprêtent à rester, un peu plus souvent, à la maison derrière leur écran. A partir de ce lundi, en vertu d'un protocole sanitaire « renforcé », une partie des lycées réduisent leurs capacités d'accueil et passent certains enseignements à distance, manière de limiter les attroupements dans les classes, sur les parvis, à la cantine…

    La mesure a été annoncée jeudi par Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale afin de lâcher du lest aux enseignants inquiets d'une propagation silencieuse de l'épidémie de Covid-19 dans leurs classes surchargées. Un premier aménagement du baccalauréat 2021 est aussi acté. Les « épreuves communes » prévues pour les élèves de 1re et de terminale en cours d'année n'auront pas lieu — les bacheliers seront évalués à 40 % sur leurs seuls bulletins scolaires, et à 60 % sur des épreuves finales, maintenues à ce jour. Vu des sacs à dos, ces annonces signent le retour de l'école en pointillé, des cours en visio… et des parents stressés. Car derrière l'ajustement technique de l'organisation des établissements, se profile une question, décisive pour le quotidien des familles : l'école à la maison serait-elle en train de faire un retour à pas de loup?

    Si tous les lycées sont loin de s'être encore saisis de la possibilité des cours en demi-groupes, l'idée est sur la table de nombreux établissements. « On a le sentiment que l'idée se répand, chez des principaux de collèges aussi », assure Rodrigo Arenas, le coprésident de la fédération des parents d'élèves FCPE, qui réclame depuis août la mise en place de « tiers lieux » pour accueillir, sous la responsabilité d'animateurs, les enfants qui ne seraient pas en classe. « Les parents ne sont pas enseignants, ce n'est pas leur rôle de faire l'école à la maison! », martèle-t-il, en écho aux moments douloureux vécus par de nombreux parents, contraints de jongler entre télétravail et garde de leurs enfants, lors du premier confinement.

    "Gève sanitaire" => Une grève d'avertissement ce mardi

    D'ores et déjà, plusieurs syndicats de professeurs demandent que la possibilité des demi-groupes soit élargie aux collèges et aux écoles primaires. « Notre objectif, c'est que les écoles puissent rester ouvertes toute l'année scolaire. Pour cela, il faut prendre des mesures qui nous permettent de faire face aux vagues successives du virus annoncées cet hiver », plaide Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU, principale organisation des professeurs des écoles.

    Ce mardi, une intersyndicale appelle en ce sens à une « grève d'avertissement », à tous les niveaux du système scolaire. Et depuis une semaine, sous le mot-clé « balance ton protocole », fleurissent sur les réseaux sociaux les photos de préaux pleins à craquer, comme pour confronter le ministère de l'Education nationale à un laisser-faire perçu comme un déni de réalité.

    VIDÉO. A Paris, des lycées bloqués pour obtenir des mesures sanitaires plus strictes

    « C'est faux, le ministre sait la réalité, simplement face à un ministère de la Santé qui voudrait fermer davantage les classes, il a choisi de repousser au maximum le moment de passer aux demi-groupes, décrypte un proche du cabinet de Jean-Michel Blanquer. Son but est le même que celui des syndicats, éviter la fermeture ! »

    La perspective fait frémir les associations de parents d'élèves, elles-mêmes divisées en interne entre les partisans d'une sécurité sanitaire maximale, et les défenseurs d'un accueil général des enfants. « Deux années scolaires perturbées de suite, cela va finir par peser sur la capacité des élèves à réussir leurs études supérieures », craint Hubert Salaün, le président de la PEEP. « Le protocole sanitaire n'est pas idéal, le masque dès 6 ans n'est pas facile pour les enfants mais on aurait tout à perdre à fermer les classes, abonde Gilles Demarquet, le porte-parole de la principale association de parents d'élèves du privé, l'Apel. Il faut laisser les établissements au maximum ouverts ».

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