Etudiants entrepreneurs. Trois années pour lancer sa boîte avec un Bachelor

Même une crise ne tarira pas les idées de création d’entreprise. Les écoles mettent tout en oeuvre pour qu’elles se réalisent.

Etudiants entrepreneurs. Trois années pour lancer sa boîte avec un Bachelor

    De l'entrepreneuriat, il a fait un métier. À la suite de son bachelor à Rennes School of Business, Kélian Lalloué réfléchit. « Je me suis dit que j'avais appris tellement de choses pendant trois ans qu'il était temps de me jeter à l'eau. » D'autant qu'après une discussion avec son banquier, rempiler pour deux années de master ne lui semblait plus une si bonne idée… « Je rembourse un crédit de 368 € tous les mois. Avec un master, cela me reviendrait à 650 €. Je n'aurais pas eu la même marge de manœuvre pour lancer tous mes projets… », songe-t-il a posteriori.

    Un état d’esprit

    Après une expérience de salarié au Maroc en tant que consultant en organisation (il accompagne des petites entreprises), les idées se bousculent dans son esprit ; après quelques techniques glanées en ligne auprès de blogueurs et youtubeurs et la participation à une Summer School (séminaire d’été dédié aux entrepreneurs), il se lance.

    « Le bachelor m’avait apporté un solide bagage théorique, il fallait maintenant trouver les quelques compétences qui me manquaient et se frotter au terrain », explique Kélian Lalloué. En cherchant à lancer « le Amazon marocain » puis de nombreux sites d’e-commerce, le futur entrepreneur apprend. Beaucoup. « Je suis devenu, un peu malgré moi, un expert de l’acquisition et de la fidélisation sur le Web [NDLR : techniques pour augmenter le trafic d’un site web] », constate-t-il. Il débute en free-lance et de gros clients comme Google et Shopify lui font confiance pour accompagner des créateurs de start-up. Son objectif : doper la croissance de ces jeunes pousses.

    Pour lui, les diplômés de bachelor ont tout ce qu’il faut pour concrétiser leurs idées. « Je crois même qu’un diplôme de niveau plus élevé peut vous freiner, en vous “obligeant” à réussir alors que l’entrepreneuriat fonctionne, avant tout, grâce à vos échecs. » Freiné par le diplôme, peut-être, pas par la crise : toutes les écoles interrogées nous ont fait part d’un appétit décuplé, cette année, pour la création d’entreprise.

    Les écoles veillent

    Les Business Schools, en tout cas, apprécient ces profils. Certaines, comme EDC, à Paris, ou PSB (Paris School of Business), s'en sont même fait une spécialité, avec une proportion d'entrepreneurs dépassant 10 % des diplômés. Autre exemple à l'EM Strasbourg, qui propose un parcours Team Entrepreneurs pour ses étudiants de bachelors. Avec un principe fondé sur une approche finlandaise nommée Team Academy : il s'agit d'apprendre en faisant… Et, encore mieux, sans professeur ! Toute l'année, les étudiants sont amenés à lancer des projets en équipe et deviennent acteurs de leur formation, sous la supervision d'un coach-animateur, remplaçant du traditionnel prof… Si l'un des multiples projets intéresse particulièrement un étudiant, il trouvera aussi un incubateur dans l'école, La Ruche à projets, pour lui donner toutes les chances de grandir.

    Le chiffre : 848 000 entreprises ont été créées en France en 2020, record depuis 10 ans.

    Source : Insee

    « Acquérir cet état d’esprit le plus tôt possible »

    Rencontre avec Yannick Roussel Directeur de l’Esam (Paris, Lyon, Toulouse), groupe IGS

    Pourquoi avoir créé un incubateur ?

    Cela me paraît indispensable dans une Business School. De formation ingénieur, j’ai moi-même « mal tourné » en créant quatre entreprises ! Aujourd’hui, plus que le lancement d’un projet, c’est l’esprit d’entreprendre qui est précieux. Nous avons donc à l’Esam notre incubateur, la Why Not Factory,

    que nous avons ensuite étendu à toutes les formations du groupe IGS.

    En quoi cela participe-t-il à la formation ?

    Pas de notes, pas de contrainte, pas de savoir descendant d’un professeur à un élève, un mélange de profils créatifs et business… Dans un incubateur, la seule chose qui compte est de faire. Ce n’est pas mieux, ni moins bien que les cours ; les deux approches sont très complémentaires. L’entrepreneuriat développe autonomie, leadership, créativité… Or, il est trop souvent réservé aux étudiants de master, ce qui est dommage : chacun gagne à acquérir cet état d’esprit le plus tôt possible.

    Quels sont les domaines tendance chez vos étudiants ?

    Nous en sommes à la troisième année de la Why Not Factory et, déjà, 60 entreprises ont vu le jour. L’an passé, le domaine le plus creusé par nos étudiants était l’éducation, l’innovation pédagogique. En tant que directeur d’école, je ne sais pas comment je dois le prendre !

    Plus sérieusement, la crise sanitaire les a beaucoup fait réfléchir à la manière d’apprendre et de transmettre des connaissances. En second lieu, beaucoup de projets concernent l’alimentation. L’urgence de trouver de nouvelles manières d’acheter et de consommer est palpable.

    Le Parisien Etudiant

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