Génération apprentis, le nombre de contrats a atteint un record en France

Depuis quelques temps, l'apprentissage bénéficie d'une meilleure image. Le nombre de contrats a atteint un record en France, avec plus de 500 000 signatures en 2020.

L'apprentissage a connu une croissance historique de 40% entre 2019 et 2020, malgré la crise sanitaire et économique.
L'apprentissage a connu une croissance historique de 40% entre 2019 et 2020, malgré la crise sanitaire et économique.

    Fort de ses 136 centres de formation d'apprentis (CFA), l'artisanat représente un secteur historique, pilier de l'apprentissage en France. En 2020, le réseau des Chambres de métiers et de l'artisanat (CMA) a formé plus de 100 000 apprentis (+ 4 %) dans 250 métiers, soit un apprenti sur cinq. « Une tendance pérenne, avec une hausse de 8 % de nouveaux élèves à la rentrée 2021 », se félicite Joël Fourny. Le président de CMA France voit d'ailleurs dans l'apprentissage un remède durable à la crise. « Aujourd'hui, des jeunes qui se destinaient à un autre chemin reviennent vers les métiers de l'artisanat avec un vrai avenir professionnel à la clé. » Que ce soit dans l'alimentaire et les métiers de bouche (poissonnier, pâtissier…), les services (coiffure, esthétique), l'industrie (mécanique générale…), le bâtiment (charpenterie, menuiserie…), « il y a un besoin dans tous les secteurs et des opportunités à tous les niveaux, même dans des niches, comme les vitraillistes », analyse Joël Fourny.

    « Une voie reconnue »

    Sous l’impulsion de la réforme de 2018 et du plan « 1 jeune, 1 solution », l’apprentissage attire davantage d’alternants et d’entreprises. Souffrant hier d’une image dégradée, « c'est désormais une voie reconnue et valorisée », constate Aurélien Cadiou, président de l’Association nationale des apprentis de France. Avec son accélération dans les formations de l’enseignement supérieur (35,6 % de bac + 2 à la rentrée 2020, contre 12,1 % en 2010 ), de nouveaux secteurs misent dorénavant sur la formation professionnelle.

    « Si les métiers traditionnels perdurent, il y a un déplacement vers des segments émergents afin de répondre à l'évolution de la demande. Dans le social, le service à la personne, le marketing, les ressources humaines, la santé, la transition écologique… l'apprentissage mène à tous les métiers », résume Hassan Laaraj, directeur du CFA et de l'alternance au sein de l'organisme de formation Interfor, à Amiens. En 2020, les « autres secteurs du tertiaire » représentaient ainsi 22,2 % des entrées en apprentissage, contre seulement 5,9 % en 2018.

    Vers plus de spécialisation

    Guichet unique de l'alternance pour les services financiers et le conseil depuis janvier 2020, l'opérateur de compétences Opco Atlas représente 120 000 entreprises dans les domaines de l'ingénierie, du conseil, du numérique, de l'expertise-comptable, de l'assurance, de la banque et de la finance. « Nous constatons une véritable dynamique en faveur de l'apprentissage dans ces secteurs pour les métiers techniques et commerciaux, avec un haut degré de spécialisation. Quelque 99 % des contrats relèvent de l'enseignement supérieur, de bac +3 à +5 », note Mathieu Carrier, directeur ingénierie et innovation de l'organisme. En 2020, l'opérateur a ainsi financé plus de 70 000 contrats d'alternance, avec une tendance plus marquée pour la branche bureaux d'études techniques, ingénierie et numérique pilotée sous l'égide de la marque « Concepteurs d'avenir ». Data analystes, ingénieurs en cybersécurité, programmeurs… des métiers du numérique et de l'ingénierie toujours plus recherchés par les entreprises. Au premier semestre 2021, Atlas recensait ainsi quelque 32 000 offres d'emploi à pourvoir pour le métier de développeur.

    Aides : Jusqu’à 8 000 € de prime pour recruter

    Le 6 septembre, Jean Castex a annoncé la prolongation pour six mois des aides du plan de relance pour l’apprentissage. Alors qu’elle devait prendre fin au 31 décembre 2021, l’aide exceptionnelle à l’apprentissage sera ainsi maintenue jusqu’au 30 juin 2022. Prévue dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » destiné aux jeunes de 18 à 29 ans, cette mesure consiste en une prime de 5 000 euros pour l’embauche d’un apprenti mineur et de 8 000 euros pour un majeur. Par ailleurs, le recrutement d’un jeune de moins de 26 ans issu d’un quartier prioritaire peut ouvrir le droit à une aide allant jusqu’à 17 000 € sur trois ans à travers le dispositif Emploi Franc+.

    Pour en bénéficier, les entreprises de moins de 250 salariés doivent embaucher un jeune visant un niveau bac +2. Ce coup de pouce s’inscrit dans le prolongement de la réforme 2018, visant à libéraliser la formation professionnelle par plus de simplicité et de souplesse dans les conditions d’entrée et sur l’offre de formation.

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    Proposées par les écoles partenaires

    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
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    Commerce / Gestion / Management
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    Défense / Fonction Publique
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