Stage de 3ème : la chance de Mohamed, un « stage parfait »

Pour les collégiens issus des quartiers, le stage obligatoire en 3e, c’est souvent la galère. Un dispositif révolutionnaire y remédie.

Mohamed, 15 ans, a pu visiter le plateau du JT de TF1 ou les laboratoires d’une filiale de L’Oréal lors de son stage de 3e. « C’est la classe d’aller là-bas ». Crédit photo : Le Parisien
Mohamed, 15 ans, a pu visiter le plateau du JT de TF1 ou les laboratoires d’une filiale de L’Oréal lors de son stage de 3e. « C’est la classe d’aller là-bas ». Crédit photo : Le Parisien

    Pour Mohamed, 15 ans, le stage obligatoire de découverte en entreprise, en classe de 3 e, aurait pu se transformer en cauchemar. « Je n’avais pas de réseau. J’allais au contact dans les banques ou les fast-foods.

    On me répondait : On vous recontactera. J’étais un peu énervé », décrit-il. Mais ce jeune Parisien du XX e arrondissement de Paris, en 2de depuis la rentrée, a eu la chance de bénéficier l’année dernière du « stage parfait », celui de ses rêves, un dispositif révolutionnaire destiné aux élèves des quartiers populaires. Durant une semaine, les ados changent chaque jour d’entreprise au nom prestigieux et multiplient ainsi leurs chances de trouver leur vocation.

    L'initiative, qui concerne pour l'heure 17 établissements de l'éducation prioritaire d'Ile-de-France et 295 collégiens, a été présentée lundi 18 septembre après-midi par l'association "Tous en stage" dans l'auditorium de TF1. C'est l'une des 22 sociétés partenaires à l'instar d'Air France, PriceMinister, Suez, IBM ou Ubisoft. Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, y a fait le déplacement pour « encourager » la formule.

    Privés de piston, des milliers de collégiens des cités galèrent pour dénicher une expérience enrichissante. « Beaucoup finissent au kebab du coin », résume Samira Djouadi, présidente de Tous en stage, qui entend bien étoffer son réseau de multinationales accueillantes.

    Enthousiasmé

    L’immersion quotidienne dans un nouveau site a d’autres vertus : « combattre l’ennui » et « découvrir la mobilité ». « Beaucoup de jeunes de banlieue ne prennent jamais les transports en commun pour venir à Paris », explique-t-elle. Les entreprises saluent l’opération. « On voit que les jeunes ont envie, ils apportent beaucoup de naturel », applaudit Alexandre Poncet, porte-parole de Coca-Cola France.

    Mohamed, lui, s’est senti « un peu privilégié » quand il a visité le plateau du JT de TF1 ou les laboratoires d’une filiale de L’Oréal. « C’est la classe, d’aller là-bas », s’enthousiasme ce bon élève qui se verrait bien pilote de ligne ou « monteur dans l’audiovisuel ». « Ces grandes entreprises paraissent inaccessibles aux yeux des jeunes. Là, ils se disent que c’est possible alors ça permet de briser un plafond de verre », observe Cécile Conty, principale adjointe du collège Colette-Besson à Paris, où Mohamed a fait ses classes.

    Scolarisée dans le Val-d’Oise, Jade, 16 ans demain, avait fait un passage notamment chez Air France à Roissy. « Cela m’a donné encore plus d’ambitions mais aussi de maturité parce que je ne pouvais pas me permettre d’être en retard », sourit celle qui veut s’envoler vers une carrière de contrôleuse aérienne.

    Vincent Mongaillard

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