Techniciens : des postes de plus en plus valorisés

Les idées reçues ont la peau dure. « Quand on pense « technicien », on imagine souvent quelqu'un qui part avec sa boîte à outils sur un chantier. Or, c'est tellement plus et surtout autre chose... », constate Audrey Vellas.

Pour attirer les candidats, les recruteurs insistent sur les possbilités d’évolution de carrière des techniciens. Crédit photo : Le Parisien
Pour attirer les candidats, les recruteurs insistent sur les possbilités d’évolution de carrière des techniciens. Crédit photo : Le Parisien

    Les idées reçues ont la peau dure. « Quand on pense « technicien », on imagine souvent quelqu'un qui part avec sa boîte à outils sur un chantier. Or, c'est tellement plus et surtout autre chose... », constate Audrey Vellas. Chargée des ressources humaines dans le groupe Assystem, spécialisé dans les services pour l'industrie, elle s'occupe notamment de l'identification des profils techniques.

    Avec au moins 200 postes à pourvoir en 2017, l'enjeu est important. « Il y a des besoins partout, du nucléaire aux énergies conventionnelles, en passant par les transports. On recherche beaucoup de BTS et de DUT dans le domaine de l'électromécanique ou de la maintenance par exemple. Nous communiquons régulièrement auprès des écoles. Mais vu notre volume d'offres, nous avons parfois du mal à trouver les compétences adaptées à nos besoins... »

    Tous les secteurs sont touchés : aéronautique, l'agroalimentaire, l'automobile ou l'industrie pharmaceutique...

    Ce discours n'étonne guère Laurent Juery, directeur régional chez Page Personnel. « L'évolution des profils demandés est souvent mal connue alors qu'ils sont aujourd'hui plus valorisés et avec des salaires à la hausse. Parmi les profils les plus en tension, les techniciens de maintenance ou SAV peuvent intervenir dans plusieurs secteurs comme dans l'aéronautique, l'agroalimentaire, l'automobile ou l'industrie pharmaceutique. Il arrive même que des étudiants trouvent leur emploi avant même d'avoir terminé leur formation. » Remarque ce spécialiste des techniciens.

    Ces métiers ne se limitent plus à certains clichés peu attractifs. « Il peut y avoir des contraintes de déplacement ou de disponibilité mais la pénibilité n'est plus ce qu'elle était. »

    Des postes avec une large évolution possible

    Par ailleurs, les entreprises seront de plus en plus amenées à garantir une formation et une employabilité permanentes à ces profils. « Un candidat qui décide de rentrer dans un poste dit de fabrication ne doit pas non plus être piégé dans un métier toute la vie », analyse Thierry Weil, délégué général du think tank La fabrique de l'industrie. « Le défi permanent est d'attirer les jeunes vers des métiers, comme ajusteurs ou soudeurs, qui ont trop souvent une image négative. Pour les attirer et les valoriser, ces techniciens doivent aussi pouvoir évoluer et pourquoi pas devenir cadres s'ils le souhaitent. Pour rester compétitive, l'usine du futur devra accompagner ses salariés et leur accorder plus d'autonomie pour qu'ils donnent toujours le meilleur d'eux-mêmes. »

    Recruter et fidéliser les bons techniciens

    Audrey Vellas en convient. Recruter un bon technicien, c'est bien. Mais le fidéliser, encore mieux. « Il faut demeurer à leur écoute car personne n'est obligé de rester technicien toute sa vie, poursuit la responsable RH. Parmi nos manageurs dans le nucléaire, beaucoup sont issus de BTS ou de DUT car ils ont une idée très précise de ce qui se passe sur le terrain que n'ont pas forcément les jeunes ingénieurs qui sortent de l'école. Ils peuvent monter en compétences et en responsabilité à travers nos instituts de formation internes ou bien évoluer vers un autre secteur. Certains ont même la possibilité de reprendre des études et atteindre un bac + 5 plus tard. »

    Forte demande dans les métiers du paysage

    Preuve qu'ils sont demandés partout, les métiers du paysage (28 600 entreprises en France) réclament eux aussi des techniciens. « Dans les six prochains mois, 36 % des entrepreneurs du paysage envisagent de recruter de nouveaux salariés », explique Michèle Gasquet, vice-présidente de l'Union nationale des entreprises du paysage (Unep) en charge de la formation. Or, près de 9 postes à pourvoir sur 10 concerneront des techniciens. « C'est une belle filière mais il ne suffit pas d'aimer les fleurs et les plantes pour travailler dans ce secteur.

    Jardinier, c'est un métier technique où il faut connaître le végétal et avoir des compétences pour la manipulation du matériel et la conduite de certains engins. » Des bac pro aux BTS, plusieurs filières sont reconnues et garantissent une employabilité rapide. « Il n'y a aucun souci de débouchés et beaucoup d'évolutions possibles. On peut ainsi se spécialiser et devenir élagueur par exemple, encadrer des équipes, voire, à terme, monter sa propre entreprise. »

    Plus d’infos

    A lire :

    « Les professions intermédiaires : plongée dans l'univers des techniciens, agents de maîtrise, commerciaux, administratifs », de Christophe Guitton et Jean-Paul Cadet, éditions Armand Colin, 30 €, 2013.

    L'étude annuelle de rémunérations ingénieurs et techniciens : www.page-personnel.fr

    A consulter :

    Le site du salon Top technicien organisé deux fois par an : www.toptechiciens.fr

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