Abbaye cistercienne Sainte-Marie d'Aulps

L’abbaye d’Aulps est fondée en Savoie à la fin du XIe siècle par des moines de l’abbaye de Molesme. Leur dessein est de créer un monastère conforme à leur idéal spirituel : une sorte de « laboratoire du monachisme», dont l’organisation est nettement érémitique. Sous l’impulsion des premiers abbés, Aulps acquiert une grande renommée. L’expérience menée dans les Alpes influence même la rédaction de la Charte de charité. Aulps intègre l’ordre cistercien en 1136 dans la filiation de Clairvaux. Les moines abandonnent alors leurs cabanes d’ermites et aménagent l’actuel domaine. Guérin, le second abbé d’Aulps élevé évêque de Sion en 1138, meurt en odeur de sainteté vers 1150. Inhumé dans l’abbatiale, il devient le principal saint pastoral des Alpes. Avec un domaine comptant 40 000 hectares de terres, bois et alpages, Aulps est l’un des plus importants monastères de la Savoie médiévale. En 1792, les moines chassés par les Français quittent l’abbaye. La splendide abbatiale est en partie détruite en 1823 par les habitants du village pour reconstruire leur église paroissiale incendiée. Aujourd’hui, le domaine d’Aulps réhabilité accueille dans l’ancienne ferme monastique des expositions modernes et ludiques dédiées à la vie quotidienne des moines : « Les visiteurs découvrent à Aulps un juste équilibre entre archéologie, architecture, histoire, politiques locales, tourisme et muséographie » (Dossiers d’archéologie, 2010). Il ne faut pas rater le jardin des simples et potager médiéval.